Je n’ai jamais rencontré un enfant qui ne rêve pas secrètement de pouvoir dessiner tout ce qu’il souhaite (voir le billet Pourquoi l’enfant dessine-t-il ? ). En revanche, beaucoup se découragent s’ils ne s’estiment pas à la hauteur. Comme évoqué dans le billet sur l’évolution du dessin, le dessin est le produit de plusieurs connexions : les connexions forme-graphisme et les connexions forme-objet. Les connexions forme-graphisme désignent les capacités grapho-motrices de l’enfant, en particulier le contrôle main-œil (capacités d’organisation dans l’espace) et le répertoire graphique (ensemble de lignes et de formes que l’enfant est capable de tracer). Les connexions forme-objet recouvrent les capacités attentionnelles et perceptives de l’enfant. Ces connexions ne se mettent en place qu’avec beaucoup d’expérience. Autrement dit, il faut beaucoup d’entraînement. Si un enfant intériorise qu’il ne sait pas dessiner, il y a de fortes chances pour qu’il se décourage et ne dessine pas suffisamment pour progresser.

Pour éviter cela, on peut aider un enfant à dessiner en le soulageant d’une partie des connexions à opérer pour entraîner les autres.

 

Pour entraîner la gestion de l’espace :

  • travailler à partir de formes que l’on peut déplacer et coller pour organiser le dessin dans l’espace
  • photocopier et agrandir un dessin trop petit par rapport au support
  • réduire un dessin trop grand.

 

Pour soulager la gestion de l’espace :

  • proposer un support de forme adapté à la consigne : une bande étroite pour un paysage, par exemple.
  • Donner un cadre à poser sur le support pour aider les plus jeunes à arrêter leur geste.

 

Pour enrichir le répertoire graphique : voir les billets du menu graphisme.

 

Pour soulager le graphisme :

  • dessiner avec des gabarits, avec des empreintes de doigts, des tampons, des pochoirs
  • progressivement, apprendre à les agencer, à les enrichir avec des détails, les mettre en scène.

 

Pour soulager l’attention : proposer une harmonie de couleurs en donnant un matériel précis.

img_4652
Dessin d’animal avec les pastels sanguines

Pour aider à synthétiser une forme, c’est-à-dire à simplifier ce que l’on voit pour le dessiner simplement, on peut proposer à un enfant de copier le dessin d’un camarade qui lui plaît particulièrement.